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Miodrag Djuric dit DADO – ” Fête de Sang ” – Gravure originale – 56 x 76 cm

Miodrag Djuric dit DADO
” Fête de Sang “
Gravure originale sur papier vélin BFK Rives
Eau-forte et aquatinte
Signée au crayon
Numérotée sur 99 exemplaires
56 x 76 cm

Titre Miodrag Djuric dit DADO – ” Fête de Sang ” – Gravure originale – 56 x 76 cm
Descriptif

Miodrag Djuric dit DADO
” Fête de Sang “
Gravure originale sur papier vélin BFK Rives
Eau-forte et aquatinte
Signée au crayon
Numérotée sur 99 exemplaires
56 x 76 cm

Tracabilité oui
Date d'aqcuisition
Certificat oui
Assurance oui
Secteur Géographique
Cote Achat
Cote Auction
PLus Value
Valeur gré a gré
Valeur gré a gré
Prix de vente
Prix de revente
Catégorie : Product ID: 4765

Description

 

« Je crois que chaque action – comme chaque toile – ne révèle son caractère véritable qu’au moment où tout ce qui procède de la volonté a été éliminé. Une œuvre d’art doit placer le spectateur dans un état de doute profond. »

Sam FRANCIS (1923-1994), artiste peintre américain.

*

 

Toile Tâchée, Œuvre d’Art ?

Essuyer son pinceau sur le bord d’une feuille, tester sa palette de couleurs autour d’un sujet, mélanger intuitivement les matières… Voici l’éclosion de toutes les possibles abstractions dues au hasard ou à la volonté de l’artiste ; ce dernier aime jouer avec l’ambigüité lorsqu’il semble méconnaître ses intentions. L’œuvre est-elle prévue, a-t-elle une histoire mentale avant de s’inscrire à jamais sur une toile ? Ou est-elle juste le résultat d’une heureuse méprise ?

Chez Edgar Degas, Honoré Daumier ou encore Gustave Moreau, les tâches de peinture explosent sur le papier tel un magma en feu. Chez Wassily Kandinsky, la fluidité semble être de mise. Quant à William Turner, difficile de croire au hasard créatif.

 

Du Surréalisme à l’Informel

La relation entre la peinture et le dessin est profondément modifiée au cours du XXème siècle grâce à l’invention de nouveaux procédés. Le collage, la projection, le pliage et l’écriture automatique sont toutes autant de techniques dirigées vers l’abstraction. L’extension de la gouache, des crayons de couleurs, des techniques mixtes et des pastels s’adapte à une époque où l’expérimentation s’intensifie. Le concept surréaliste surgit chez les artistes et offre l’infinie créativité. En parallèle, l’essor d’une gravure « libérée » s’opère au détriment de l’aquarelle.

Le surréalisme n’est pas seulement une révolution de la forme, il est surtout une prodigieuse aventure de l’esprit en quête de merveilleux. Les questionnements et les doutes inconscients tournent à l’imagerie insolite et ses automatismes psychiques contribuent à l’apparition de l’expressionnisme abstrait aux Etats-Unis et de l’art informel en Europe.

Après la Seconde Guerre Mondiale, de nombreux artistes s’installent aux Etats-Unis et plusieurs expositions leur sont consacrées dans les musées et les galeries.

Un style radical émerge, l’expressionnisme abstrait. Les artistes du genre s’inspirent du surréalisme et nourrissent leurs œuvres de concepts psychanalytiques concernant le mythe, la mémoire et l’inconscient, formulés par Carl Jung (1875-1961) et Sigmund Freud (1856-1939).

Alors que le mouvement prend de l’ampleur vers la fin des années 40’, il stimule les idées et la créativité des jeunes artistes en Europe comme en Amérique.

Deux courants se distinguent. Le premier accorde une importance à la touche expressive et aux pratiques automatiques inaugurées par les surréalistes. Les artistes de cette tendance cherchent à libérer les vérités profondes que recèle l’inconscient en laissant s’exprimer le geste spontané, le geste créateur de l’Action Painting.

Les partisans de l’Action Painting comme Willem de Kooning (1904-1997) et Jackson Pollock (1912-1956) débutent ainsi, proposant une série de tableaux aux traits emportés et saccadés, avant d’accorder davantage d‘importance à la composition.

Pollock exécute ses œuvres en dansant autour de sa toile, posée, non apprêtée, faisant gicler et dégouliner la peinture. C’est ainsi qu’il réalise Poteaux Bleus : numéro 11 en 1952.

 

Jackson Pollock – Poteaux Bleus : numéro 11, 1952 – Huile, émail, peinture aluminium et fragments de verre sur toile – 213 x 489 cm – Canberra, National Gallery of Australia

*

Le second courant expressif s’oppose à l’Action Painting. Il cherche à éliminer tout détail superflu pour que le spectateur de sente « vivant dans l’appréhension de l’espace pur » (1) – au lieu de recouvrir la toile de lignes et de marques diverses censées refléter l’inconscient de l’artiste. Barnet Newman (1905-1970) et ses acolytes s’inspirent du concept du sublime théorisé par l’homme politique et philosophe irlandais Edmund Burke (1729-1797), selon lequel le spectateur serait invité à vivre une confrontation métaphysique. Cette tendance dénommée Colour Field Painting – « champs de couleur »immerge le spectateur dans un espace saturé de couleur, telles les œuvres de Mark Rothko (1903-1970) et d’Hans Hofmann (1880-1966), premiers théoriciens du genre.

Toutes tendances confondues, Pollock, Ernst, Chagall, Zao Wou-Ki sont les fervents représentants d’un mouvement informel qui ne tarde pas à influencer les artistes européens. 

 

Mark Rothko – Sans titre (violet, noir, orange, jaune sur blanc et rouge), 1949 – Huile sur toile – 207 x 167.5 cm – Solomon R. Guggenheim Museum, New York

 

L’Abstraction Lyrique en Europe 

L’abstraction lyrique se développe en Europe en réaction au traitement systématique, entièrement intellectuel que font subir les tenants de l’abstraction aux formes picturales.

Le style émane du surréalisme – auquel il doit sa fascination pour l’expression spontanée des états psychiques de l’artiste – et de l’expressionnisme abstrait dont il retient l’importance accordée au geste du peintre.

Les prémices de l’abstraction lyrique apparaissent chez Vassily Kandinsky (1866-1944) lors de ses Improvisations, et chez Hans Hartung (1904-1989), mais le terme est forgé en 1947 par le peintre français Georges Mathieu (1921-2012) pour désigner les tableaux mettant en valeur l’expressivité personnelle et originale de l’artiste.

 

Georges Mathieu – Sans titre, 1959 – Encre et aquarelle sur papier – 57 x 77.5 cm – Vendu € 31 250, Christie’s, 2013

L’abstraction lyrique fait partie de ces courants de la peinture moderniste qui croient en la puissance du geste de l’artiste et à son traitement comme dispensateur de sens. Néanmoins, si les artistes semblent accorder davantage d’importance à la matière qu’à son message, la Seconde Guerre Mondiale confronte cette génération d’artistes à la question du rôle de l’art après tant d’horreurs. Cette interrogation parcoure les œuvres des peintres de l’abstraction lyrique, qui expriment de manière subtile une angoisse liée à la guerre ; très souvent, les tâches rouges et le réseau de lignes fines évoquent la trace sanglante d’une blessure, physique ou psychique.

Dans ce contexte, un artiste yougoslave se distingue. Même si son art reste relativement inclassable, DADO s’inscrit dans la mouvance de son temps. Surréaliste, non-figuratif et abstrait, cet artiste suit les courants initiés par la peinture moderniste des artistes européens et américains.

 

DADO, « Tu seras le Walt Disney de la peinture » (2)

Miodrag Djuric dit DADO est né en 1933 dans la province du Monténégro en Yougoslavie, dans une famille de médecins et d’intellectuels. Il est le troisième d’une fratrie de cinq enfants. Sa mère est professeur de biologie et son père fonctionnaire.

A l’âge de 8 ans, le jeune garçon fait preuve d’un goût prononcé pour le dessin. Il réalise une fresque murale pour la maison familiale ; dès lors sa mère lui prédit un grand destin de peintre.

Deux évènements traumatisants marquent son enfance : la disparition de sa mère et les horreurs de la Seconde Guerre Mondiale. Les atrocités infligées aux hommes par d’autres l’affectent profondément, son art n’en sera que mortifère.

Dès 1947, Miodrag intègre l’Ecole des Beaux-Arts de Herceg-Novi au Monténégro puis celle de Belgrade en Serbie. Il participe à la restauration des fresques du monastère de Moraca (3) en 1952.

A la fin de ses études, Miodrag décide de s’installer à Paris où il obtient un emploi dans l’atelier de lithographie du réalisateur Gérard Patris (1931-1990). Il rencontre le peintre de l’art brut Jean Dubuffet (1901-1985) en 1956. Entièrement séduit par le travail du jeune artiste, Dubuffet le présente au collectionneur et historien Daniel Cordier (1920-2020) qui lui offre sa première exposition personnelle à Paris.

Cordier devient son marchand et participe à initier sa renommée qui deviendra internationale. Commence alors la grande aventure artistique de DADO, un artiste en constante effervescence qui peint, qui dessine, qui grave et qui sculpte.

DADO finit par quitter Paris, les reliefs et les paysages montagneux de son enfance au Monténégro lui manquent… Il s’installe dans le Vexin, près de Gisors, où il se consacre uniquement à la peinture et au dessin.

En 1962, DADO expose son art outre-Atlantique. Il se rend à New York où il rencontre sa future femme Hessie, une artiste plasticienne avec laquelle il a cinq enfants.

A partir de 1964, il travaille avec plusieurs galeristes – André François-Petit, Isy Brachot, Jean-François Jaeger, les frères Aberbach à New York – ou encore Marianne et Pierre Nahon à la Galerie Beaubourg de Paris.

DADO s’éteint en 2010 à Pontoise en France, à l’âge de 79 ans.

 

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DADO en chemise blanche, debout à droite au premier plan – 1948/1952 – Ecole des Beaux-Arts de Herceg-Novi, République du Monténégro, Yougoslavie

 

Fête de Sang, Oxymore Pictural

Dès ses débuts, le dessin est le médium préféré de DADO. Il privilégie la mine de plomb et l’encre. Au fil du temps, il recourt à des techniques mixtes utilisant à la fois la gouache, la mine de plomb et l’encre de Chine.

Cette gravure originale qui semble jaillir spontanément sur le papier consiste en une tâche de couleur vive que l’on devine accompagnée par la vitesse de son geste.

En utilisant la technique du tachisme (4), DADO construit l’espace par des lignes noires en faisceaux qui accompagnent les personnages. La composition reste particulière : elle jette chez le spectateur une sorte d’effroi, une tâche rouge sang qui contient pourtant toute la lumière du tableau. Deux personnages se confrontent, l’un debout, l’autre prostré, tous deux en rupture marquée par la dominante verticale de la tâche.

D’un geste unique et singulier, le peintre inonde sa toile d’une couleur froide qu’il scande de noir. L’artiste montre l’intensité de son intention par une gestuelle ardente qui rompt l’inertie, qui confère la dynamique et qui crée le rythme.

De toute évidence, la sensation visuelle dérange et intrigue. La couleur/lumière, indissociable de la forme, est un facteur essentiel dans la démarche du peintre qui se convertit en coloriste abstrait.

L’œuvre de DADO frappe par la puissance d’un geste expressif et subjectif, qui s’inscrit totalement dans la sensibilité de la peinture moderniste.

Dans tous les cas, le spectateur contemple l’œuvre passivement, il « essaye de recevoir ce qu’elle a à offrir » …

***

Notes :

1- Selon Barnett Newman (1905-1970), peintre américain.

2- La mère de l’artiste prédit un grand avenir à son fils à travers ces propos. Elle le surnomme DADO, surnom qu’il adoptera comme nom d’artiste pour signer ses premières toiles.

3- Monastère orthodoxe serbe situé au centre du Monténégro.

4- Le tachisme est un style de peinture abstraite répandu en France dans les années 1950. Ce mouvement est souvent considéré comme l’équivalent européen de la tendance à l’expressionnisme abstrait américain, représenté par l’Action Painting.

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